La vaccination est un geste simple de prévention pour tous les citoyens qui permet de se protéger soi-même et son entourage contre certaines maladies et leurs formes graves.
L’URPS Sages-femmes s’engage depuis des années dans la promotion de la vaccination en participant à des projets locaux comme « Immuniser Lyon » et en travaillant en étroite collaboration avec l’Agence Régionale de Santé. La prévention en santé fait partie intégrante des thèmes abordés lors des consultations de gynécologie , de grossesse, de suites de naissance et autres consultations de prévention . Encore peu connu du grand public, les sages-femmes proposent aussi une consultation prévention santé sexuelle pour les jeunes publics (garçons et filles) à partir de 11 ans qui permet d’accompagner les adolescents sur ces sujets sanitaires. Ces consultations spécifiques sont prises en charge à 100% et peuvent même être anonymisées si souhaitées. L’URPS Sages-femmes participe actuellement à l’organisation de la campagne de vaccination HPV et les sages-femmes assurent des vacations dans les collèges pour la 2ème partie de la campagne 2023- 2024 en collaboration avec les centres de vaccination. D’ailleurs, 32 sages-femmes ont vacciné sur 270 effecteurs en ARA et nous sommes ravies que les sages-femmes s’emparent de ces actions de santé publique. Pour toutes les consultations proposées, la sage-femme est en accès direct pour les patients.
En Auvergne Rhône Alpes, 12 306 collégiens se sont fait vacciner,12 % en moyenne comme la moyenne nationale sauf en Auvergne où les chiffres se situent autours de 25%. comme la région de Bretagne qui est championne de France en matière de vaccination( 30%). Même si les résultats sont un peu décevants, l’essentiel est d’engager un discours sur la prévention et la vaccination afin d’initier une démarche de santé publique portée par tous. Les pouvoirs publics, les professionnels de l’éducation nationale , les professionnels de santé et les parents ainsi que les patients eux-mêmes qui ont fait le pas peuvent devenir à leur tour des promoteurs. Une étude nationale appelée VACCICOL est actuellement en cours afin d’évaluer les freins à la vaccination dans les collèges. Le bilan du début de la 1ère partie de la campagne vaccinale montre qu’il y a autant de collégiens que de collégiennes. Les enjeux sont aussi de mobiliser les autres collégiens et les collèges privés pour les campagnes à venir. Le rattrapage vaccinal sera ainsi possible à tous les moments de la vie jusqu’au début de l’âge adulte avec les mêmes effets de protection contre les cancers causés par le HPV (Human Papilloma Virus).
D’ailleurs la prévention vaccinale commence dès la consultation pré-conceptionelle puis lors de la grossesse pour l’enfant à naître.
Actuellement, les recommandations de la Haute Autorité de Santé préconisent une rappel pendant la grossesse de la vaccination contre la coqueluche pour protéger les bébés dés la naissance devant la recrudescence des cas graves de coqueluche dans les 1ers mois de vie. Les recommandations concernent aussi l’entourage de l’enfant, protection que l’on appelle le cocooning. La vaccination contre la rougeole qui touche particulièrement notre région actuellement est également préconisée après l’accouchement.
Les sages-femmes et l’évolution de
leurs compétences vaccinales
La sage-femme peut prescrire les vaccins et pratiquer la vaccination dans les conditions prévues aux articles L.4151-2 D.4151-25 du Code de la santé publique (modifié par le décret du 8 aout 2023 relatif aux compétences vaccinales des sages-femmes.
Dans ce cadre, les vaccins concernés sont déterminés par l’arrêté du 8 août 2023 « fixant la liste des vaccinations que les sages-femmes sont autorisées à prescrire et à pratiquer ». Désormais, les vaccins que la sage-femme est en droit de prescrire ou d’administrer ne concernent plus exclusivement les femmes, les mineurs et l’entourage de la femme enceinte.
Ainsi, les sages-femmes peuvent :
–Prescrire l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal à toutes les personnes pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées, à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées ;
–Prescrire et administrer les vaccins contre la grippe saisonnière à toute la population (personnes ciblées ou non par les recommandations).
Précisons que la sage-femme doit inscrire la dénomination du vaccin dans le carnet de santé, le carnet de vaccination ou le dossier médical partagé du patient ou délivrer une attestation de vaccination à ce dernier, et le cas échéant, transmettre l’information au médecin traitant du patient en l’absence de dossier médical partagé (sous réserve d’obtenir le consentement de ce dernier).
Pour compléter ces informations, les compétences des sages-femmes ne s’arrêtent pas à la vaccination. BFM Santé a reçu Marie-Pierre Royer le 09 avril pour parler des nouvelles compétences des sages-femmes :
Liens utiles :
– Article L.4151-2 du CSP : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038886717
– Article D.4151-25 du CSP : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000032633359/
– La liste des vaccins que la sage-femme est autorisée à prescrire (arrêté du 8 août 2023 fixant la liste des vaccins que certains professionnels de santé et étudiants sont autorisés à prescrire ou administrer et la liste des personnes pouvant en bénéficier en application des articles L. 4311-1, L. 4151-2, L. 5125-1-1 A, L. 5126-1, L. 6212-3 et L. 6153-5 du code de la santé publique) :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047949119
– Le calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales 2023 :
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_maj-juin23.pdf
– Pour plus d’informations, voir sur le site de l’Ordre national des sages-femmes de France :
https://www.ordre-sages-femmes.fr/etre-sage-femme/competences/droit-prescri